Le sermon audacieux que Massillon osa prononcer devant toute la Cour de Louis XIV !
Jean-Baptiste Massillon,
introduit par Jean-Baptiste Amadieu,
Collection Sermons
Le roi et les grands seigneurs ne craignent rien ici-bas. Mais un autre monde existe, effrayant,
épouvantable, puisque les titres de noblesse, les ors des richesses et les traits d’esprit y comptent pour du beurre.
Il s’agit du sermon pour le troisième lundi de Carême que Massillon avait prononcé devant la Cour du roi Louis XIV.
Présenté par Jean-Baptiste Amadieu, chercheur au CNRS spécialisé dans les rapports entre la littérature et la censure.
ISBN : 978-2-490828-09-8
96 pages
1- à cause de son style « XVII ème siècle », cette langue française qui nous est à la fois familière et exotique. Une langue précieuse et efficace, qui tente toujours de marier la beauté et l’intelligence.
2 – à cause du témoignage incroyable de liberté politique et de contre-pouvoir qu’il représente, à l’époque la plus totalitaire de la Monarchie absolue (sous Louis XIV dans sa splendeur). Prononcé pendant le Carême devant le Roi et sa cour, le sermon ose affirmer, d’une part, que le salut ne dépend pas de la caste, mais des actes de chaque individu ; d’autre part, que le Roi comme les Grands de la Cour ont très peu de chance d’être sauvés, à cause de leurs innombrables péchés et parce que les Écritures ne donnent que des exemples qui démontrent que le salut est rare et la damnation abondante (d’où le reproche de jansénisme qu’on a fait à Massillon).
3 – parce que même Voltaire, le très piquant pourfendeur de la religion, admirait ce sermon tant pour sa rhétorique que pour son audace.
4 – Parce que c’est un voyage dans l’univers mental à la fois très cultivé et très étroit d’un moraliste du Grand Siècle. Et nous nous interrogeons en lisant ce livre : qui, aujourd’hui, tient le rôle à la fois de moraliste et de contre-pouvoir ? Et qui sera lu, avec ce même intérêt mêlé d’incrédulité, dans plusieurs siècles ?
5 – Nous lisons beaucoup de choses SUR les siècles passés, leurs événements, leurs idées. Mais nous lisons peu de sources de ces époques, parce qu’elles nous sont difficilement accessibles. Grâce à l’experte conduite du préfacier Jean-Baptiste Amadieu, nous entrons dans ce sermon sans difficulté et nous nous prenons à rêver de cette cour rassemblée pour la messe, tiraillée, titillée par ce sermon, mais profondément décidée à rester fidèle à ses vices, malgré la peur réelle de la damnation.
Edith de Cornulier