Un jeune homme vit difficilement sa profession inavouée : amant.
Christophe Luc Smokenmögler
Collection XVIIème
La mode frivole et sexuelle attire les jeunes gens qui rêveraient pourtant d’accomplir leur devoir comme les ancêtres mythiques. La Sainte Face est donc un plaidoyer désespéré contre la libération des mœurs.
Mais aussi une plongée en apnée dans la vie d’un jeune gigolo qui n’a pas eu de père et qui paye de son corps pour devenir quelqu’un des centre-villes.
ISBN : 978-2-490828-08-1
48 pages
« Au cours de ces longs mois, je me transformai peu à peu. J’apprenais à entrer dans des restaurants sans que perlent sur toute la surface de ma peau des gouttes de sueur à cause du lustre ancien, de la moquette profonde, des silhouettes élancées. J’apprivoisais ces occasions de prendre mon déjeuner matinal de café et de croissants en compagnie d’amis appartenant à la classe dirigeante de la France – qui avaient, l’avant-veille, dîné en compagnie d’un ministre ou qui, le lendemain, participeraient au conseil d’administration d’une entreprise cotée en Bourse. Je m’habituais aux premières classes des chemins de fer et des avions. Je prenais confiance dans la légitimité de mes pieds à frôler d’épais tapis, je ne me fis pas répéter deux fois qu’il ne fallait pas poser un verre sur un meuble de bois ancien, je me glissais comme un petit poisson dans l’eau d’un aquarium plus grand, au cours d’un transvasement qui me causait des douleurs, mais portait des espérances ».
Propos de Christophe Luc Smokenmögler à propos des deux livres qu’il a publiés au sein de la Maison de négoce littéraire Malo Quirvane :
“Je déteste profondément tout ce que je suis au regard des autres, même si je rencontre l’admiration et le succès dans les dîners en ville – surtout à Genève. Écrire ces deux livres m’a permis de livrer deux faces de moi que personne n’a jamais vues. Une face sensible à la cause féminine, bien que je sois du genre à défendre le retour des femmes à la cuisine, pour choquer et par conviction profonde que c’était mieux avant. Une face sensible aux amours homosexuelles et aux empêchements dus à une condition sociale modeste, bien que que je sois un vrai dégoûté des mœurs nouvelles et un profond libéral, comme l’exige mon métier de banquier. Je ne recherche pas l’adhésion des autres. Pourtant, j’ai su que mes livres avaient emporté certains lecteurs et j’en ai été comme guéri d’un cynisme qui m’avait asséché”.